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L’accouchement par césarienne demande une adaptation spécifique de la rééducation post-partum.


En effet, ces patientes ont subi toutes les contraintes biomécaniques de la grossesse qui vont nécessiter notamment une rééducation du périnée et de la sangle abdominale mais, en plus, cette sangle abdominale et l’utérus ont été sectionnés par une cicatrice profonde qui va avoir plusieurs conséquences :

  • Une fragilisation de la paroi utérine ; On conseille de bien travailler la cicatrice afin d’éviter qu’elle ne vienne gêner l’étirement utérin lors d’une prochaine grossesse. Une cicatrice de césarienne n’est pas une indication pour un accouchement ultérieur en césarienne systématique. Mais deux cicatrices, oui.
  • Un besoin de rééduquer la respiration. Celle-ci devrait être à moitié thoracique et à moitié abdominale. Seulement les douleurs liées à la cicatrice sur le premier mois, entraîne une diminution de l’utilisation de la respiration abdominale.
  • Une posture qui tire vers l’avant. En ostéopathie, on vous parle souvent de fascias. Ce sont des « sacs » de tissu conjonctif qui enveloppent tout : Muscles, nerfs, vaisseaux sanguins, … Vous voyez les « fils blancs » dans le jambon de Bayonne ? Ce sont des morceaux de ces sacs ! Bref, ces fascias communiquent les uns avec les autres, si bien qu’on peut décrire des chaînes fasciales qui vont des pieds à la tête. Avec cette cicatrice profonde, on crée un point fixe dans ces chaînes. Et pour éviter toute douleur, le schéma corporel se réorganise autour de ce point fixe : vous devenez au fil des ans voûtée sur cette cicatrice avec des cervicalgies et « descente d’organes » par exemple.

Donc on va prendre quelques mesures dès la fin de l’accouchement :

  • On décharge la cicatrice et les abdominaux lésés qui ne sont donc plus efficaces.

On reste au maximum allongée durant les 3 premières semaines : vous devez passer plus de temps allongée que debout dans la journée. On remet à plus tard toutes les activités non vitales.

On ne porte aucun poids supérieur à celui de l’enfant.

On évite les positions avachies et les stations debout prolongées.

Quand on tousse ou on rit : on place les mains de chaque côté de la cicatrice et on les rapproche pour diminuer les tensions sur la cicatrice. On fait de même après un geste brusque qui a déclenché une douleur, et on respire avec le ventre plusieurs fois.

On soulage le ventre avec une ceinture adaptée ou en se couchant sur le ventre avec le coussin entre le bassin osseux et les côtes (pour remonter/comprimer l’utérus et pour décambrer), les seins dans le vide. La gaine Hobby est inspirée du bandage japonais pour les douleurs de dos de la grossesse (travail debout, jumeaux), puis pour refermer le bassin et remonte les organes sans couper le souffle. Cette gaine peut servir de « ceinture adaptée » mais vous pouvez aussi tout simplement bander le bassin avec la technique décrite ici.

  • Après cicatrisation, on masse la cicatrice afin de rendre de la mobilité au « point fixe ».

On attend que les points soient partis, 3 semaines à 1 mois après la cicatrice. On masse avec une crème adaptée ou de l’huile de coco BIO 1 à 2 fois par semaine au départ. Et on y va avec bienveillance et douceur pour ne pas rouvrir la cicatrice.

Je vous mets une vidéo d’une kiné très bien faite avec deux massages qui permettent de travailler la cicatrice en local et de travailler sur les adhérences fasciales. Elle explique également comment commencer à rééduquer le muscle transverse par un exercice de respiration doux.

Ici, je vous présente Princesse Périnée, une autre kiné, qui, à 3'50'', vous montre un autre triptyque de massage avec notamment la technique des plis de peau et celle du palper-rouler.

 

  • On réapprend à respirer correctement et on rééduque la sangle abdominale lésée avec douceur.

On commence par réapprendre à respirer avec la vidéo précédente.

Puis on peut réaliser l’exercice de fausse inspiration thoracique. Il est particulièrement utile car il lutte contre la constipation et détend la cicatrice.
En savoir plus

  • On lutte contre le risque de phlébite en réactivant la circulation

On réactive déjà la circulation en respirant bien. On peut adjoindre aux exercices précédant les positions où le bassin est plus haut que le cœur comme la position du demi-pont. Vous pouvez d’ailleurs faire l’exercice de fausse inspiration thoracique dans cette position une fois que vous vous sentez à l’aise.