C'est une question fréquente dans nos cabinets : quand est-ce-que je dois amener mon bébé ou mon enfant en consultation d'ostéopathie? Et pourquoi?
Nous allons donc voir ensemble qu'elles sont les spécificités du nourrisson et de l'enfant. Celles là même qui font que le suivi ostéopathique est adapté à leur âge et intéressant pour soutenir leur développement psycho-corporel.
Je vais commencer par les règles générales et communément admises dans notre communauté. Vous pouvez consulter un ostéopathe dès que :
- vous observez une asymétrie de mouvement ou de position ; une main qui sert plus que l’autre pour attraper les objets (la latéralisation commence à se voir dans ces gestes de motricité volontaire à partir de 7 mois), une jambe plus étendue que l’autre, la tête qui tourne plus d’un côté que de l’autre, un sein qui est mieux pris durant l’allaitement que l’autre, etc... L'exemple le plus parlant de cette asymétrie posturale est probablement la plagiocéphalie pour laquelle l'ostéopathie apporte des réponses.
- quand il y a des pleurs qui ne s’arrêtent pas alors que bébé a mangé, qu’il est propre et qu’on lui propose suffisamment de temps de sommeil. L'ostéopathie peut aider à régler des tensions corporelles voire émotionnelles qui perturbent votre enfant. En cela, l'ostéopathie vient compléter d'autres approches telles que le bain thérapeutique.
- quand vous suspectez des troubles digestifs ou qu'il y a des difficultés à l'allaitement ; pleurs rythmés par les repas avec possible posture en hyperextension, et potentiel reflux gastrique plus ou moins tardifs. L’émission de gaz et/ou de rôts semble le soulager.
- quand bébé a du mal à prendre le sein.
- quand la sortie des dents n’est pas symétrique haut/bas et droite/gauche.
En dehors de ces règles générales, je conseille aux parents de consulter en prévention. En effet, le nourrisson se développe à une vitesse folle et c'est pourquoi nous nous voyons régulièrement lors de la première année :
- en post-partum ;
Au plus tôt quand l’accouchement a été difficile pour vous ou votre enfant (bradycardie, traces ou hématomes sur le crâne de votre bébé par exemple) ou que l’allaitement est compliqué à se mettre en place.
En effet l’allaitement est un travail qui se fait à 2. La maman se sent généralement responsable d’un allaitement non idéal. Il faut pourtant savoir que les exercices de succion, déglutition et respiration demandent une coordination psychomotrice compliquée et qui met en jeu de nombreux muscles, os et nerfs. Ce sont ces structures que votre ostéopathe va vérifier et au besoin libérer.
S’il n’y a aucune difficulté particulière, je vous conseille de consulter dans le premier mois, au moment où vous êtes disponible. Nous ferons alors un bilan des tensions imprimées dans le corps de votre enfant.
- avant 3 mois,
on vérifie que le crâne se développe de façon harmonieuse en parallèle au développement cognitif et moteur de bébé.
C’est en effet le début de la fermeture de la première fontanelle. On vérifie que les tensions observées lors de la première séance sont bien réglées et ne sont pas revenues. En effet, des contraintes qui auraient été importantes ou répétées sont profondément enregistrées dans les tissus et ont besoin qu’on les « détricote » quelques fois. Ça revient de moins en moins vite et de façon moins marquée au fur et à mesure du suivi.
Il se peut que je vous propose de ne pas faire cette consultation si aucune dysfonction particulière n’avait été diagnostiquée lors de la première séance.
- A 6 mois, bébé se retourne seul et sait maintenir une tonicité axiale !
Le bébé est dans une chaîne musculaire de flexion globale à la naissance. A partir de 3 mois, bébé relève la tête et travaille sa chaîne musculaire d’extension. La tenue dans l’axe quand vous placez votre enfant en position assise rend compte de l’équilibre entre ces chaînes musculaires.
La lordose cervicale se met alors en place. Elle garantit la capacité du futur adulte à être confortable au niveau de son cou. C’est pour cela que vérifier que cette étape se passe au mieux nous semble essentiel.
De plus, cette chaîne musculaire d’extension se fixe sur l’occiput (os à la base du crâne). Ainsi, sa grande sollicitation dans cette phase de vie peut faire resurgir des dysfonctions crâniennes.
Je vous propose donc d’amener votre enfant une fois que la tenue dans l’axe est bien acquise. Si c’est difficile et que la station assise donne lieu à des échecs systématiques en arrière ou en avant, je vous propose de ne pas attendre plus longtemps pour me consulter.
- A 9 mois, bébé se déplace à 4 pattes!
Nous avons déjà parlé des chaînes musculaires de flexion et d’extension. Les chaînes croisées sont celles que vous utilisez dans la marche, quand vous avancez la main droite et le pied gauche par exemple. Votre bébé commence le travail de ces chaînes musculaires en rampant et l’apothéose de ce travail se trouve dans le 4 pattes.
Au niveau psychomoteur, ce passage au 4 pattes est donc essentiel.
Si le 4 pattes se fait bien. Nous ne nous voyons pas ici.
En revanche si votre enfant emploi une variante du 4 pattes, il est mieux de consulter un ostéopathe.
- Entre 12 et 18 mois, bébé marche !
Dernière étape dans le développement du nourrisson, la marche permet à l’enfant de se tenir debout de façon autonome, bien campé sur ses 2 pieds et son bassin.
Lors de cette dernière étape, la lordose lombaire (qui creuse le bas du dos) finit de se mettre en place. C’est elle qui assurera le confort du futur adulte au niveau du bas du dos.
Une fois la marche bien acquise, je vous propose de faire cette dernière consultation d’ostéopathie. Cela permet de vérifier que toutes les structures ostéoarticulaires ainsi que musculaires suivent bien ce changement important de la posture vers la station debout.
L’architecture globale du corps s’organise à travers toutes ces étapes : votre ostéopathe vérifie que chaque étape se passe de façon optimum. C’est notre plus grand rôle de prévention !
Dans tous les cas, si vous avez un doute, n’hésitez pas à appeler votre ostéopathe !
On ne traite pas un enfant ou un nourrisson de la même façon qu'un adulte.
Selon l'âge, l'ossification n'est pas terminée, les facettes articulaires n'existent pas encore, les structures osseuses ont différentes propriétés.
En général, pour traiter un enfant, on utilise ce qu'on appelle des "techniques douces". Dans tous les cas, on explique ce qu'on fait au fur-et-à-mesure.
Les parents sont invités à rester près de leur enfant et à l'occuper au besoin. On profite de cette proximité pour vous expliquer ce qui nous interpelle ou vous donner des conseils au quotidien adaptés au cas spécifique de votre enfant
L’enfant est en croissance permanente vers sa taille adulte. A chaque âge correspond des étapes clés en termes de posture, de développement sensoriel, cognitif, émotionnel, mais aussi immunitaire ou hormonal…
C’est parce que l’enfant est particulièrement adaptable, qu’il se plaint peu et que les petits accidents de la vie seront peu visibles.
Pourtant, l’enfance est le lieu où se met en place le futur adulte avec son terrain, ses points forts et ses points faibles. Et c’est pourquoi, soutenir et guider sa croissance est essentiel pour qu’il atteigne son plein potentiel dans tous les domaines.
CROISSANCE
Elle se mesure par la taille et le poids de l’enfant. Toute cassure dans la courbe de croissance de l’enfant doit amener les parents à consulter le pédiatre et/ou l’ostéopathe.
En effet, l’os est une structure dynamique et vivante et celui de l’enfant est très malléable. Ainsi, il se déforme beaucoup avant de casser. C’est sur ces contraintes imprimées dans le tissu osseux que les techniques ostéopathiques dites douces s’adressent. Elles sont adaptées à chaque âge et à l’avancée de l’ossification des cartilages de croissance.
Ainsi, la croissance se fait elle d’abord au niveau des cartilages de croissance des os. Les os s’allongent alors. Puis les muscles s’allongent également. C’est dans le moment des pics de croissance que les os sont trop longs pour la longueur des muscles : ce qui entraîne des douleurs de croissance et un moment de fragilité.
IMMUNITÉ
L'immunité n’est pas acquise à la naissance. Elle dépend au départ des anticorps maternels puis le système immunitaire doit s’entraîner. On considère qu’il est mature quand il a enregistré 70 infections.
Avant ce moment, l’enfant aura fait en moyenne 30 otites jusqu’à 5 ans. En effet, les trompes d’Eustache, responsables du changement d’air de l’oreille moyenne sont horizontales chez l’enfant et se verticalisent avec l’allongement de la face à partir de 5-6 ans. L'ostéopathie va accompagner ce développement ORL pour limiter les effets délétères sur l'oreille moyenne.
Puis, c'est à l’âge de 6-7 ans que l’enfant a un système immunitaire au top de sa capacité. Cela correspond à un moment où les glandes liées à l’immunité sont les plus grosses (notamment les amygdales) et peuvent entraver la respiration.
L’ostéopathe accompagne votre enfant pendant ce moment de maturation du système immunitaire pour l’aider à s’y adapter. Nous intervenons également en cas de changement du comportement ou de troubles du sommeil après une vaccination.
SYSTÈME HORMONAL
Le système hormonal est un système de régulation global du corps. Il est sujet à de nombreuses adaptations au cours du développement de l’enfant. Impliqué dans les retards de croissance, les puberté précoces ou tardives ou simplement le sommeil, le système hormonal est l’une de nos priorités de traitement chez l’enfant.
MÂCHOIRE ET ORTHODONTIE
Les dents de lait se mettent en place entre 6 mois et 3 ans.
A 6 ans, la première dent adulte marque le début du développement de la face. L’enfant perd son visage de poupon qui s’allonge.
Entre 6 et 12 ans, la dentition est donc mixte. Dans cette étape de développement dentaire, on vérifie que la dentition est bien symétrique droite/gauche et haut/bas. En effet, une bonne occlusion est essentielle à une bonne posture. Dans ce temps, le développement des maxillaires se fait sous la double stimulation de la langue au palais et d’une mastication alternée.
Ce sont tous ces éléments clés qui sont diagnostiqués et traités chez votre ostéopathe.
On conseille en général une séance par an de 1 à 6 ans, puisque la croissance est la plus forte à cette période. Puis on peut espacer les consultations (s'il n'y a pas de problématique à surveiller) jusqu'à l'adolescence et les reprises des pics de croissance.
Dans les cas des enfants avec plus de 3 séances de sport par semaine, il est possible qu'il faille un suivi plus rapproché. Nous pouvons en discuter.
Votre enfant ne connaît pas l'ostéopathie et est en âge de poser de questions?
Je vous propose d'en parler avec lui et de regarder ces explications faites par l'équipe de "C'est pas sorcier" avec lui.
Lors des consultations avec les enfants, je m'adapte à chacun.
Ceux qui sont en âge de comprendre sont souvent contents de trouver un endroit ou assouvir leur curiosité 🙂
Pour les autres, nous élaborons un endroit de confiance et de calme ou je peux exercer des "massages" pendant qu'ils lisent un livre ou jouent de façon posée.
N'hésitez pas à amener les boîtes à histoires ou à musique qui permettent à votre enfant de se détendre.
Bain thérapeutique
Présentation du bain thérapeutique Marie Panier est une ostéopathe canadienne qui travaille en périnatalité. Elle a créé le centre pluridisciplinaire "L'odyssée Naissance"...
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