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Quand les émotions s’inscrivent dans le corps

Au fil des consultations d’ostéopathie, j’ai pu noter que des évènements marquants au niveau émotionnel peuvent être le départ de tensions corporelles que l’ostéopathe trouve et cherche à libérer. C’est sur cette expérience que j’avais déjà réalisé mon mémoire sur le Whiplash Emotionnel.

 

En effet, ce whiplash émotionnel se définit comme un traumatisme d’ordre émotionnel, soit très intense sur un temps court, soit répété sur un temps long. Dans tous les cas, le corps marque des signes de difficulté à s’adapter et à intégrer cette émotion.

Ceci est possible car les émotions ont une composante cognitive (c’est-à-dire psychologique pour simplifier) mais aussi une composante physique. Qui n’a pas déjà ressenti une « boule au ventre » lors d’un moment anxiogène ou sa gorge se nouer sur une scène poignante ? Ce ne sont là que les exemples les plus parlants car ils peuvent se faire sentir consciemment. Mais, en vérité, toute la journée, des changements physiques sont à l’œuvre à chaque situation. Ces derniers sont alors la plupart du temps inconscients.

Un article du courrier International à lire !

J’évoque ici cette composante émotionnelle des tensions corporelles car le courrier international nous fait partager un article du New Scientist datant du 15/08/2020 : Notre corps pense aussi.

 

On y apprend qu’une chercheuse américaine en neurosciences, Sarah Garfinkel, s’est intéressée à cette problématique. Elle a effectivement étudié les changements corporels liés aux émotions sur des soldats américains présentant un syndrome de stress post-traumatique.

“Nos pensées, nos sentiments et nos comportements sont en partie définis par les signaux internes qui viennent de notre corps” 

Son travail conclut ainsi que notre conscience dépend notamment de notre état corporel. C’est d’autant plus intéressant que la médecine traditionnelle chinoise annonçait déjà que le lien bidirectionnel entre émotions et corps. Ainsi, les émotions (notamment trop intenses ou répétées) peuvent avoir un impact sur nos organes mais aussi, un organe dysfonctionnel peut perturber le fond émotionnel d’un patient.

Ce faisant, elle reprend alors les recherches d’un neuroscientifique qui est très connu sur ce sujet : Antonio Damasio.

“Je défends l’idée que le corps est un acteur essentiel dans tout ce qui a trait à l’esprit”

Il est l’auteur le plus connu sur les recherches concernant l’intéroception : notre sens interne qui permet au cerveau de connaître exactement l’état de notre corps et de nos organes. Cet auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet propose une hypothèse quant à l’évolution des êtres vivants :

Le système nerveux autonome (SNA) gère notre vie intérieure sans besoin de notre action consciente depuis les formes les plus primitives d’être vivant. Avec l’évolution apparaît le système nerveux central (notamment le cerveau) qui se surajoute au SNA et nous permet de développer une activité consciente. Ces 2 systèmes communiquent et interagissent.

La conscience serait alors le résultat de l’analyse des perceptions que l’on a du monde extérieur mais aussi de celles provenant de l’intérieur.

Sarah Garfinkel propose ainsi une application pratique de cette nouvelle façon de concevoir les émotions et la conscience. En effet, elle propose d’intervenir sur les traumatismes tels que le syndrome de stress post-traumatique grâce à l’utilisation de traitement médicamenteux cardio-vasculaires.

 

Quel est le lien entre l’ostéopathie et ces dernières découvertes neuroscientifiques ?

somato-émotionnel

 

Les ostéopathes cherchent à équilibrer les tensions physiques. Ainsi, il n’est pas rare de détecter des tensions qui ne trouvent aucune explication dans l’histoire de santé (physique) du patient. En cherchant à rééquilibrer ces tensions, il arrive que cela réactive des boucles émotionnelles. J’entends par là qu’une émotion créée à un moment donné mais qui ne peut pas passer à la conscience pour différentes raisons reste comme « stockée » au niveau corporel. Via la palpation, il est possible de rejouer cette émotion ancienne. C’est ce qui explique les pleurs ou les rires nerveux que certains patients peuvent exprimer sur la table.

L’ostéopathe a alors un rôle bien différent de celui du psychothérapeute. Ainsi, nous ne cherchons pas à analyser cette émotion et ce qui l’a engendrée. D’ailleurs, il se peut qu’il faille faire un travail conjoint entre ostéopathie et psychothérapie afin de libérer de façon pérenne les maux du corps et ceux de l’esprit.