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L’entorse est définie comme une lésion traumatique d’un ou plusieurs ligaments (selon la gravité) dans un mouvement forcé. La cheville a trois faisceaux de ligaments de chaque côté afin de la maintenir. Cette cheville est une articulation très mobile qui n’est protégée directement par aucun muscle contrairement au genou par exemple. C’est pourquoi cette entorse de cheville est très fréquente.

6000 entorses sont faites chaque jour et 15 % d’entre elles s’accompagnent d’une fracture. On peut compter qu’à Bordeaux ces blessures sont parmi les plus fréquentes grâce aux trottoirs très bas de la rue Sainte Catherine…Dans les compétitions sportives, elles représentent jusque 20% des blessures.

90% d’entre elles sont faites avec le pied en inversion : c’est-à-dire la plante du pied qui regarde vers l’intérieur. Ce sont les ligaments externes de la cheville qui sont alors allongés.

 


Avant de vous donner des conseils pratiques, vous devez aller voir votre médecin si :

  • votre cheville présente un hématome,
  • vous n’êtes pas capable de faire 4 pas (2 de chaque côté)
  • vous présentez une douleur aigue à la palpation de la pointe de la malléole externe (bosse osseuse sur la face externe de la cheville).
  • votre cheville est déformée ou fait des bruits anormaux à la mobilisation.

 

 

On décrit alors 3 phases et je vais vous donner des conseils pour chacune d’entre elles :

Une phase inflammatoire de 8 à 10 jours : la cheville est enflée, douloureuse.

    • Si vous avez la chance d’avoir un ostéopathe ou un kinésithérapeute à côté du terrain, il vérifiera tout de suite l’alignement des articulations. S’il n’y a pas de signe de fracture, une manipulation de suite des structures articulaires permettra d’optimiser et de diminuer le temps de récupération. Ça peut être douloureux sur l’instant mais ça passe très vite.
    • Puis on immobilise : L’immobilisation doit être de courte durée et limitée aux cas moyens et graves. Elle se fait grâce à une attelle ou à un strap. On immobilise la nuit pour éviter les mouvements aggravants. Dans tous les cas d’immobilisation demandez conseil à un médecin du sport, votre kinésithérapeute ou votre ostéopathe. Une immobilisation trop longue peut entraîner des retards de récupération.
    • Et on glace : on peut utiliser une poche de petits pois surgelés, une bombe (en restant bien à une vingtaine de cm afin de ne pas ajouter une brûlure à l’entorse) ou une bassine d’eau froide avec des glaçons (plonger le pied 3 min et retirer le 3 min, réitérez la manœuvre 3 fois sur 2 ou 3 jours). Ce refroidissement permet de limiter la douleur et l’œdème tout en gardant l’inflammation locale. Cette inflammation est la première phase de cicatrisation, elle ne doit pas être complètement stoppée. Ici, on cherche surtout à la garder sous contrôle. C’est pourquoi on évitera également les médicaments anti-inflammatoires qui peuvent allonger le temps de récupération.
    • Enfin quand vous êtes au repos, surélevez la jambe afin de favoriser le drainage de l’œdème.
    • La rééducation doit commencer dès cette phase inflammatoire. Elle aura différents buts selon la phase dans laquelle vous êtes. Ici, cette rééducation cherchera à favoriser la vascularisation et l’oxygénation de la zone pour permettre la cicatrisation.

 

Une phase de prolifération cellulaire : la réaction inflammatoire a nettoyé les tissus abimés et il s’agit de reconstruire.

    • Dans cette phase, on verra un ostéopathe pour identifier et traiter les adaptations posturales liées au traumatisme et à la convalescence. C’est en traitant ces dysfonctions qu’on permet aux ligaments de fonctionner dans leurs axes physiologiques et donc de se reconstruire de façon optimale. Il utilise également des techniques propres pour favoriser le drainage de l’œdème.
    • On continue bien entendu le travail de rééducation en kinésithérapie afin de continuer le drainage de la cheville et de récupérer de la mobilité notamment en flexion dorsale du pied. C’est cette mobilité qui est souvent la plus impactée par l’immobilisation.

 

 

Une phase de maturation et de remodelage cellulaire : Le corps renforce les premières réparations et réorganise les fibres ligamentaires afin de s’adapter aux sollicitations de la cheville.

    • L’ostéopathe est de nouveau vu après 3 semaines/ 1 mois afin de traiter cette fois les dysfonctions liées à la motricité fine du pied. Ces dysfonctions peuvent difficilement être identifiées et corrigées dans les 2 premières phases à cause de l’œdème résiduel.
    • Le kinésithérapeute arrête les soins et commence le travail proprioceptif. Il est essentiel afin d’éviter des récidives et des douleurs à distance (lombaire, sciatique, cervicalgie, …) liées à une instabilité chronique de la cheville. De plus, le renforcement des muscles inverseurs et éverseurs de la cheville permet de créer une attelle naturelle autour de cette cheville. Ce renforcement est vivement conseillé surtout auprès des sportifs.

 

Comment peut-on se rééduquer de façon autonome?

Si votre entorse est importante, demandez l'avis de votre kinésithérapeute.

Si votre entorse est relativement bénigne et que votre médecin n'a pas jugé utile de vous prescrire de la kinésithérapie, je vous propose de faire quelques exercices simples à la maison. Le protocole d'exercices que je vous propose de regarder vous explique quoi faire selon le degré de gravité de l'entorse de cheville. Cela vous permet aussi de vous tester facilement et d'identifier si votre cheville a besoin d'être renforcée.

Exercices en pdf

 

Si au cours de ces exercices des douleurs persistent, je vous conseille de faire le point avec votre ostéopathe.

 

Quand peut-on reprendre le sport ?

Pour les adultes sans pratique sportive intensive:

On reprend le sport quand il n’y a plus de douleur, que la cheville est stable, et que la flexion dorsale du pied est correcte (on effectue le Test de dorsiflexion du pied avec le genou contre un mur, on recule au maximum le pied et on compare les amplitudes de chaque pied).

 

 

 

Pour les enfants et adolescents :

Demandez l’avis à votre kinésithérapeute ou ostéopathe. Il faut garder à l’esprit qu’une cheville ou un pied instable peut avoir des conséquences sur la posture et sur la croissance.

Pour les sportifs :

S’il n’y a pas de signe de gravité, on peut envisager la reprise du sport avec un maintien articulaire type Dynamic-Tape ou Strap mais il faut en parler avec votre kinésithérapeute. On évite le port d’attelle dans la pratique sportive : elle ne permet aucun degré de mouvement transversal et fait donc porter un risque sur le genou.

Quels sont les risques de complication si l’entorse n’est pas bien traitée ?

  • Une hyperlaxité ligamentaire pouvant entraîner une sensation d’instabilité,
  • Une raideur de cheville due à la rétractation des ligaments lésés
  • Des douleurs résiduelles, qui risque d’entraîner un mauvais déroulé du pas lors de la marche (entraînant des boiteries) et pouvant par la suite créer des douleurs à distance résultantes des diverses compensations.

Quand est-il nécessaire de faire des semelles?

On voit un podologue pour faire des semelles surtout quand il y a instabilité de la cheville et des entorses à répétition ou lorsqu’il y a des douleurs récidivantes non corrigées par la kinésithérapie et l’ostéopathie. Ces semelles permettent de rééduquer les capteurs proprioceptifs et les muscles stabilisateurs de la cheville, elles corrigent les déficits musculaires et elles stabilisent donc la cheville.